L'effervescence de la rentrée semble loin. Je m'installe toujours à la même table, celle qui est tout devant. À côté de la même fille. J'échange ma chaise en plastique contre la pliante en bois. Je marche le long des hauts murs de béton et des barres de logements. Le RER B est toujours en retard et moi aussi. Dans le métro on se serre c'est l'heure des gens qui vont au bureau. Je traine un peu les pieds au contraire des premiers jours. Il est 8h30 je quitte la petite chambre de bonne. Je prépare le sac qui contient le repas de midi. Le réveil a sonné à 7h35 et je suis debout à 7h55.

J'émets de la réserve à aller vers les autres. J'observe et je souris quelques fois. Il y en a qui copinent déjà, "elles grattent l'amitié" comme dirait mon amie Audrey. Je m'isole. Et pourtant cela m'ennuie quand aucune de ces filles ne s'assoie à côté de moi. Enfin les 5 premières minutes, parce que à 35 dans une petite salle on est bien obligé de se serrer.
En Littérature Enfantine on nous a lu deux histoires. La formatrice se tenait debout face à nous, le livre ouvert entre ses mains. Je l'écoutais avec attention, la bouche ouverte comme une enfant. Je n'avais jamais pu réaliser à quel point cela était agréable et j'aimerais qu'on m'en raconte plus souvent.

Jeudi.